La révolution bourgeoise de 1789 mettra quelque 50 ans pour modifier de fond en comble l’organisation de la société. Ce cataclysme annoncé par le siècle des lumières va également modifier l’essence même de ce qui nous intéresse ici.

Nous pouvons considérer comme pivot assez net la date de mi-siècle inscrite par Houssa dans son calepin.

Avant, tous les documents retrouvés sont notés pour le violon et par des violoneux, qu’il s’agisse de contredanses bourgeoises Delhaise, Wamdembrile … ) ou de manifestations plus populaires telles le Houssa ou le Lambert.

Après, la forme piston, bugle, trombone et tuba se généralise, le piston étant en général le roi du bal et le dirigeant du petit groupe.

Cette forme était attestée par les seuls 4 carnets Gobert déposés au MVW sous le n° 8029. Il était donc bien malaisé d’établir de grandes certitudes. Depuis, grâce à diverses découvertes de carnets présentant des caractéristiques semblables, il est permis de penser que cette forme tenait le haut du pavé des bals puisque c’est la seule forme retrouvée à ce jour et à plus de 10 exemples situés de Charneux à Messancy en passant par Visé ou Namur.

Voici donc la première série de ces carnets de bal. Leur état montre un usage plus qu’intensif. Les coins de page collent encore de crasse et de bière et un nez de taste-bière pourrait peut-être apprécier quelle Saison ou autre ambrée était brassée à Haine Saint-Pierre.

Voici la pièce n° 20 qui est une rédowa-valse. Notons avec plaisir les deux premières mesures du thème B qui constituent un bel exercice de rythme varié et précis à repecter.

Il faut aussi signaler aux groupes de danses qui ont chorégraphié les danses de cette époque que les reprises sont assez généralement notées A2 B2 A1 C2 et da capo.

Albert Rochus