Jusqu’au 10 juillet se tient une exposition d’épinettes dans le musée ethnographique en plein air de Cloppenburg, en Allemagne (Basse-Saxe).

Cette exposition est organisée par Wilfried Ulrich, un luthier allemand établi à Norden (Frise orientale – Basse Saxe) et présente un vaste panorama de l’épinette depuis le Scheitholt décrit par Pretorius dans le « Syntagma Musicum » (1619) jusqu’à l’épinette mécanisée, le « Taisho-Koto » au Japon, ou le « Bulbul tarang » en Inde, en passant par le « Hummel » en Allemagne et en Bohème, la cithare ou « Zither » des Alpes, l’épinette des Vosges ou celle du Nord de la France…

La seule épinette trouvée en Frise orientale (Ostfriesland), prêtée par le Museumsberg de Flensburg, orne l’affiche de l’exposition?: ce grand instrument légèrement peint en bleu porte la date de 1758 et les frettes portent les noms de notation en lettres.

La plupart des instruments exposés proviennent de la collection personnelle de W. Ulrich ou des copies d’instrument faites par lui. Et il faut être admiratif : sa collection est vraiment très riche.

Cinq ou six musées allemands ont également prêté l’une ou l’autre épinette, un instrument vient aussi du MIM de Bruxelles et un autre du Volksintrumentenmuseum de Gooik.

Toutes les explications et les panneaux d’affichage sont en allemand, ce qui peut être difficile pour qui n’est pas familier avec la langue de Goethe. Mais l’exposition est intéressante grâce au grand nombre d’instruments exposés et à son aspect didactique.

En même temps que l’exposition, W. Ulrich a édité un livre qui retrace l’historique de l’épinette du Moyen Age à nos jours et qui comprend aussi une section consacrée aux cousins de l’épinette au Japon et aux Etats-Unis. Die Hummel – Geschichte eines Volksinstrumentes. Une version anglaise existe aussi, disponible à l’exposition de Cloppenburg ou sur le site de l’auteur (www.ulrich-instrumente.de/). Au même titre que l’exposition, il s’agit d’un panorama assez complet des différentes formes de l’instrument à travers le temps et l’espace.

Remarquons particulièrement la quarantaine de descriptions détaillées d’instruments avec photos et mesures complètes.

 

Vous ne manquerez pas de visiter en même temps le Musée de plein air qui présente une cinquantaine de bâtiments historiques de la Basse-Saxe entre le 16ème et 20ème siècles.

Guy et Micheline Vanden Bemden – Casier

 

Museumsdorf Cloppenburg – Niedersächsisches Freilichtmuseum www.museumsdorf.de/

(paru dans le Canard Folk de juillet 2011)