SOS , folklore en voie d’extinction…

Ce message s’adresse à tous les amoureux du folklore qui veulent continuer à perpétuer les danses traditionnelles à travers le temps, malgré les hauts et les bas que connaissent les groupes de danses.

Ici et là (tu pak tam, diraient nos voisins slaves), chacun dans son coin, c’est un peu de cette manière que la plupart des groupes de danses traditionnelles répètent. A la longue, on en oublie presque qu’il existe d’autres pays qui possèdent également des folklores intéressants … Mais une chose est certaine : outre le fait que de plus en plus de petits groupes, représentant un folklore bien précis, fleurissent à gauche et à droite, ou que d’autres groupes plus anciens s’essoufflent quelque peu faute de pouvoir trouver de nouveaux membres, on peut difficilement parler de folklore à grande échelle, comme chez nos amis hollandais ou allemands.

Dans nos contrées en effet, il est bien difficile de pouvoir organiser – faute de « connaisseurs » – des soirées internationales où différents pays seraient représentés. A titre d’exemple et excepté s’il s’agit de danses d’animation très simples, si on passait un répertoire de danses roumaines ou yougoslaves, qui serait capable de les danser – sans animateur – hormis les danseurs qui répètent ces danses régulièrement ? Pas grand monde, évidemment. Il en va de même pour les autres folklores des groupes spécialisés.

Personnellement, j’en ai assez d’entendre que tel groupe s’arrête faute de participants, que tel autre cherche désespérément un moniteur, qu’un dernier survit tant bien que mal, avec trois ou quatre participants par séance, ou enfin qu’il n’y a plus de motivation.

Il est temps de réagir !

De là l’idée d’un projet à plus grande échelle, destiné à faire connaître les différents folklores à un nombre plus important de danseurs. Ce projet pourrait revêtir des formes différentes dont l’énumération ci-dessous n’est en rien exhaustive.

On pourrait organiser des tournantes au sein des groupes. Le projet pourrait déjà démarrer avec deux ou trois moniteurs. Il s’agirait, dans un premier temps, pour chacun des moniteurs, de donner des répétitions dans d’autres groupes et ce, moyennant une fréquence à décider ensemble (cela pourrait être une fois par mois ou plus). De cette manière, les danseurs continueraient leurs répétitions hebdomadaires dans leur salle et au sein de leur groupe mais, de temps en temps, des moniteurs différents viendraient leur donner un aperçu d’un autre folklore. Cela permettrait, au bout de quelques mois, d’organiser des rencontres de groupes où tout le monde connaîtrait les différentes danses apprises avec chacun des moniteurs.

Une autre manière d’envisager des répétitions serait d’avoir un local de base où, chaque trimestre, un moniteur différent viendrait donner cours, avec possibilité pour quiconque de venir danser tel ou tel folklore pendant cette période, sans pour autant faire partie d’un groupe spécialisé. Bon nombre de danseurs, je crois, seraient ravis d’approcher des folklores différents et de changer de pays de temps en temps, mais une telle structure n’existe pas pour l’instant.

Enfin, si les moniteurs ou les membres des groupes restaient réservés quant aux projets énumérés ci-dessus, on pourrait imaginer une première approche des danses internationales lors de soirées à thème où, un pays différent serait chaque fois représenté et où un moniteur spécialisé dans ce pays pourrait donner des danses d’animation. Et pourquoi pas, agrémenter ces soirées par un aspect un peu plus épicurien et typique, p. expl. en décorant la salle de manière adéquate (des posters pourraient déjà faire l’affaire), en offrant des snacks ou boissons traditionnelles, en invitant des musiciens, … Je pense qu’il y aurait moyen d’organiser de chouettes soirées, avec un peu de bonne volonté.

Évidemment, cette politique de répétitions, qui vise à promouvoir le folklore plus qu’il ne l’est actuellement et d’ouvrir les groupes à d’autres horizons, n’est possible qu’avec l’accord des moniteurs mais surtout avec l’accord de tous les membres des groupes concernés. Il ne s’agirait évidemment pas d’éviter la répétition des moniteurs venant enseigner un autre folklore. Le but recherché étant alors tout à fait oublié. Il s’agit bien d’un échange entre « animateurs » et « animés », qui ne peut se faire sans l’accord unanime des participants.

Qu’en pensez-vous ? N’avez-vous pas envie, vous, les moniteurs, de partager votre amour de la danse avec un plus grand nombre de gens ? Ne voyez-vous pas là une opportunité de promouvoir votre folklore à plus grande échelle ? N’avez-vous donc jamais souhaité organiser des échanges avec d’autres groupes, sans jamais vous en être donné les moyens ? Et vous, les danseurs des groupes, n’avez-vous pas de temps en temps envie de connaître d’autres danses ? N’avez-vous pas envie d’essayer quelques séances d’un autre folklore sans pour autant changer de groupe ? Ne rêvez-vous donc pas de soirées multiculturelles où tout le monde connaîtrait tout ?

Si ce message vous interpelle, n’hésitez pas à le dire, au risque de voir votre propre groupe s’effondrer par manque de participants. C’est un peu ce qui arrive pour l’instant dans notre groupe « Les Balkans » et nous sommes au regret de devoir suspendre momentanément nos répétitions, faute de danseurs en suffisance.

Peut-être serez-vous touchés par ce message et aurez-vous, comme moi, l’envie de dire STOP à cette hémorragie de danseurs et de démotivation, envie de dire que nous continuerons à danser malgré tout pour sauver notre hobby préféré, ce en quoi nous croyons depuis des années et ce en quoi nous nous sommes tant investis ! Toute suggestion ou proposition allant dans cette direction sera la bienvenue. Je me tiens à votre disposition au n° de tél : 04/366.17.08 ( fax : 04/343.79.38). Merci de vous faire connaître avant la saison prochaine, afin de pouvoir organiser l’une ou l’autre réunion préalable entre moniteurs.

D’autre part, si, en dehors de tout projet commun, vous souhaitez bénéficier de séances de danses d’ex-Yougoslavie ou de Bulgarie (incluant les minorités valaque, tzigane, albanaise, …) ou de chants slaves, vous pouvez également me contacter.

Pascale Lallemand

(article paru dans le Canard Folk en février 2001)