Quand je pense à toi Michel, beaucoup de souvenirs se bousculent : les danses folk avec « Su rle bout du banc», le Festin de Lessines, la construction d’une épinette,les animations dans les homes avec « L’Amusefolk», la petite académie d’épinettes, le dimanche … des souvenirs pleins de musique.

Mais en musique il n’y a pas que la partition et les instruments, il y a aussi l’harmonie entre les personnes.Bien sûr,nous n’étions pas toujours d’accord,comme souvent dans les groupes de musique,mais c’était toi qui en étais la cheville ouvrière, le pilier.

Tu étais un homme bon, simple et discret, un homme fidèle à ses engagements. Et au nom de tous ceux qui ont participé à ces groupes, je te remercie de ce que tu nous a donné.

Une des dernières fois où je t’ai vu, à Bordet,tu m’as posé une question : « Quand est-ce qu’on va jouer ensemble ?» Sur le moment,je n’ai pu répondre. Puis plus tard j’ai pensé :« Quand? Je ne sais pas, mais ce sera là-haut quelque part, nous serons assis sur un petit nuage avec bien d’autres et la musique sera divine… Plus de fausses notes !

En y pensant j’ai retrouvé ce texte qui va te plaire, je crois.C’est tiré de « La mouette » de Tchekhov.

« Nous nous reposerons !Nous entendrons la voix des anges, nous verrons le ciel empli de diamants, le mal de la terre et toutes nos peines se fondront dans la miséricorde ,qui régnera dans le monde et notre vie sera calme et tendre, douce comme une caresse ».

Adieu Michel

Marie-Françoise Dujeux

*****

photo Yolande Cantraine

Pour ceux qui ne le connaissent pas, rappelons qu’une longue interview de Michel Heijblom était parue dans le Canard Folk de novembre et décembre 2008, avec cette introduction :

Multi-instrumentiste (cornemuse, flûtes, percussions, épinette, accordéon, autrefois violon), membre de plusieurs groupes (Aspérule Odorante, L’Amuse Folk,Brabants Bourdon Orkest), ce Hollandais établi depuis belle lurette à Uccle vit une retraite bien remplie. Bricoleur, curieux de tout, jadis fabricant d’épinettes pendant ses loisirs, il a décidé en 1999 de construire un carillon d’étude pour ses petites-filles.

Michel s’est établi en Belgique en 1956, après avoir rencontré sa future femme Gisèle Elsier. C’est en 1967 qu’il fait connaissance avec la musique folk, et pas n’importe laquelle : en déplacement en Roumanie pour son boulot, il a assisté à une fête de mariage tzigane et en est revenu impressionné. Quelques années plus tard,un groupe roumain se produisait à Bruxelles avec un instrument qu’il n’avait jamais vu. Du coup, il a construit lui-même cet instrument qui s’est avéré être une épinette, et c’est ainsi que ses stages de construction d’épinette ont commencé.

photo Yolande CantrainePuis c’est la flûte à bec, la participation aux activités de Mains-Unies, la cornemuse (une bruxelloise, de Victor Nerinckx), la participation à 7 groupes de musique, et une longue histoire très active qui vient donc de se terminer.

Outre cette vie bien remplie, on garde de lui l’image de quelqu’un doté d’une mémoire encyclopédique, souriant,toujours prêt à rendre service à ses amis.

Vous pouvez trouver l’interview de Michel sur le site web du Canard Folk.

Notons aussi que René Warny(renewarny@yahoo.com) a consacré son Epinetinfo n°72 à Michel.

Nos pensées vont évidemment à Gisèle et à toute sa famille.

Marc Bauduin

(paru dans le Canard Folk de février 2017)