Photo : Yannick Bailly (yannick-bailly.fr)

Haut dans les montagnes françaises, non loin des aiguilles d’Arves, se trouve le paisible petit village d’Albiez-Montrond. En hiver, les touristes viennent y skier, mais ce qui nous intéresse, c’est ce qui s’y passe à la fin du mois de juillet. Tous les ans, Vincent Barboni et l’équipe des Celti’cimes accueillent une horde de passionnés qui viennent jouer de la musique, assister à des concerts et participer à des ateliers pendant une semaine, sans compter les habitants des alentours, qui viennent profiter de l’ambiance.

Des passionnés de quoi ? De musique irlandaise, en particulier. C’est LA star des musiques celtiques et elle est au cœur du festival, bien qu’on y offre également certaines années des ateliers de musique écossaise ou asturienne, entre autres.

Ces ateliers sont donnés par des pointures du milieu, venues tout droit d’Irlande et du Royaume-Uni. Parmi celles-ci, on peut citer le flûtiste Michael McGoldrick, le guitariste Tony Byrne, le piper Cillian Vallely ou encore le banjoïste Gerry « Banjo » O’Connor.

Les instruments qui font l’objet d’ateliers sont ceux qu’on retrouve souvent en musique irlandaise : violon, flûte irlandaise, whistles, guitare, bouzouki, banjo, uilleann pipes, harpe, bodhrán, mais on y retrouve aussi cette fois du violoncelle (enseigné par Kaitlin Cullen-Verhauz). Des ateliers de chant (par Eoghan Ó Ceannabháin), de claquettes irlandaises (par Samantha Harvey) et de danse irlandaise (également par Samantha Harvey) sont aussi disponibles.

Concert Tony Byrne et Gerry O’Connor – Celti’cimes 2025

Les groupes qui jouent lors de concerts sont souvent composés de différents professeurs présents pour les ateliers. En plus de cela, un groupe joue toujours pour un bal folk, le seul événement « non-celtique » de la semaine. Cette année, c’était le groupe morvandais Gallica (Sébastien Lagrange, Quentin Millet, Jean-Pascal Pin) qui a fait danser.

Pour certains, c’est aussi l’occasion de tester voire commander de nouveaux instruments, puisque des luthiers sont présents : Nicolas Garnier (uilleann pipes), Simon Vermunt (instruments à cordes pincées), Marc Boluda (instruments à cordes pincées) et Christian Kervadec (bodhráns).

Le cinéma du village est lui aussi mis à profit, puisqu’on peut aller y voir un film sélectionné spécialement pour le festival. On y projetait Kneecap, qui raconte comment trois habitants de Belfast ont formé le groupe de rap éponyme et se sont battus, bien que d’une façon parfois discutable, pour défendre leurs droits et leur langue maternelle : l’irlandais.

Session à la Grande Chible – Celti’cimes 2025

Enfin, lorsque les musiciens ne sont pas en atelier, en concert ou au cinéma, ni occupés à profiter du magnifique panorama et des délicieux fromages locaux, on peut souvent les trouver en train de « sessionner ». Autrement dit, que ce soit sur la place du village, dans le gîte qu’ils ont loué, au Constantin (bar du village), à la Grande Chible (un restaurant du village) ou même au four à pain (voir photo), quantités de musiciens passent leur temps à des jam sessions. Certains s’arrêtent de jouer à minuit pour être en forme à leur atelier ou randonnée du lendemain, d’autres choisissent de profiter de la nuit plutôt que du matin et, dans une ambiance du tonnerre, enchaînent d’innombrables reels, jigs, hornpipes et autres jusqu’au petit matin.

Four à pain

Après une semaine de ces joyeusetés, les festivaliers descendent de la montagne et le petit village alpin d’Albiez-Montrond peut enfin retrouver son calme habituel… jusqu’à la prochaine fois.

celticimes.org/

Arthur Bauduin