Ce jour-là et les précédents, il pleuvait sans arrêt. On s’apprêtait à écrire que l’eau coulait à flots à Tournai et à disserter sur l’hypothétique romantisme des quais humides de l’Escaut, quand soudain, par miracle, peu avant le début des festivités, la pluie s’arrêta pour de bon. Les dieux étaient avec les accordéonistes et avec tous ceux, folkeux mais surtout jeunes de la ville, qui voulaient profiter de l’ambiance.

non, on ne vend plus de sabots place St Pierre

Dans le quartier de la place St Pierre, pas moins de 29 lieux, en majorité des cafés, participaient à la fête. Autant de lieux de concerts et de spectacles dans un périmètre si réduit, c’est une magnifique réussite, un signe de convivialité … mais aussi probablement un casse-tête pour les organisateurs qui ont casé une bonne soixantaine de groupes, chacun jouant au moins deux fois pendant une petite heure.

Parmi la soixantaine de groupes, tous n’étaient pas folk : c’est une fête de l’accordéon dans tous les genres. Il y avait donc du tango, du musette, de la chanson, du jazz, à côté d’une vingtaine de groupes folk venus de Wallonie, de Flandre et du nord de la France (le festival d’accordéon à Wazemmes, près de Lille, a donné naissance à celui de Tournai et lui a fourni phonétiquement le nom “moi j’aime”).

Acore Toudi

Alors, en croisant des anches libres tous les vingt mètres, on découvre plein de choses. Un groupe tournaisien “Acore Toudi” qui existe depuis une dizaine d’années (d’abord sous d’autres noms : les Accormusiaux et les Tatis) et qui a la particularité d’avoir à la fois des concertinas et des accordéons diatoniques et chromatiques à côté d’une cornemuse, d’un violon et d’un hautbois (contact : pierre.baud.huin@belgacom.net, 069/57 50 70, 0486/84 80 20).

Les Accros de Léon

L’atelier de Brigitte Lambotte se produisait en plein air sous le nom “Les Accros de Léon”. Succès de foule mérité pour ces élèves de tous âges qui sont facilement arrivés à faire chanter le public. L’atelier a lieu depuis deux ans à la maison de jeunes tournaisienne Canal J (débutants et avancés, le samedi matin tous les 15 jours) et à la maison de la culture d’Ath (débutants et moyens, le jeudi soir; cet atelier était précédemment animé par Kryztof Meyer, neveu de Brigitte Lambotte). Contact : 0473/21 84 24, e-mail brigittelambotte@hotmail.com.

Les Allumés du Dépliant

 

 

Un autre atelier, c’est celui de Marianne Uylebroeck à Braine-le-Comte, qui est venu sous le nom “Les Allumés du dépliant”. On l’a vu au Concept, un bar où les nombreux élèves se casaient tant bien que mal dans la bonne humeur. Contact : 067/444 327, m.uylebroeck@media-animation.be.

 

 

 

 

Harby Folk

Harby Folk, c’est le guitariste Bernard Duthoit et ses enfants, de la ferme du Harby à Anseroeul (Mont de l’Enclus). Avec claviers et sono, bien appliqués, très sympa.

 

 

 

 

 

 

Jan en Alleman, studieux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kaberdoech

 

 

 

Ceux qui ont le physique de l’emploi, c’est Kaberdoech. Ces Flamands hirsutes, d’un âge certain, chantent des chansons à boire avec un accent savoureux, une bière toujours à portée de main. Passant près d’eux, une retraitée confia à son amie : “oh, j’aimerais bien apprendre la cornemuse !”.

 

 

 

 

 

 

 

“Les Ceuses à Didier” (de Lille), “Erreur de casting” (une émanation de la Piposa), la chorale Achoeurdéon (nord France), Inishmore, Jan en Alleman, Gaia, Mosaique, M’zef, Les Trois P’tits qu’ont l’Son, Dix-huit carats (klezmer), Little Cailloux, Rond de Sorcières et bien d’autres ont animé jusque bien tard cette soirée mémorable, où les tartes à la banane côtoyaient avantageusement les pains-saucisses, mais où les délicieuses bières locales St Martin et Tournay avaient du mal à se faire découvrir face aux tonneaux de pils.

La Muse d’Ausay au milieu du cercle circassien

On a aussi dansé ce soir-là à Tournai. Un tout petit peu dans certains cafés, par manque de place. Mais aussi sur la place St Pierre, où à 22h30 sans éclairage sur des pavés en pente, La Muse d’Ausay expliquait le cercle circassien à de nombreux danseurs. Bravo aux musiciens et aux danseurs !

La foule était donc bien au rendez-vous, et l’ambiance aussi. Y serez-vous l’année prochaine ? Il est certainement difficile de s’imaginer cette fête en se basant uniquement sur le (mauvais) site internet, où le programme ne reflétait en rien la réalité, et où les informations étaient pauvres (par exemple : c’est quoi, le quartier du Dôme ? c’est loin de la place St Pierre ? ben non, c’est juste à côté, mais quand on n’est pas de Tournai on ne le sait pas !)

Allez, un grand merci aux organisateurs, et à l’an prochain pour la quinzième rencontre !

M.Bauduin

(compte-rendu paru dans le Canard Folk 261 de  juillet-août 2006)