Portait de Sohie Cavez avec son accordéonA voir le nombre impressionnant de groupes auxquels Sophie Cavez participe, on se dit qu’elle est peut-être en train de devenir un Didier Laloy au féminin. Elle remplace d’ailleurs Didier dans Urban Trad depuis l’an dernier et se dit influencée par lui. Née en 1982, elle a commencé l’accordéon diatonique vers l’âge de 17 ans. Elle a arrêté ses études de droit pour faire de la musique sa profession. C’était le moment de l’interviewer sur son parcours musical et sur sa vue de la scène folk belge.

M. Bauduin

Q: faisons le point sur les groupes avec lesquels tu joues. Existent-ils encore tous ? Outre Dazibao, Urban Trad et Afrolka, il y a en effet notamment Sylt , Knopf Quartet , Camaxe, Crocadéon, Blanchemandingue, et tu accompagnes aussi Raphy Rafaël (chanteur jeune public), Geneviève Laloy (chansons pour enfants)… et tu joues aussi dans l’ensemble Luc Pilartz ? Auxquels de ces groupes ou artistes consacres-tu actuellement le plus de temps ?

 

Les projets auxquels je consacre le plus de temps sont Urban Trad et Dazibao. Urban Trad parce que c’est un groupe qui tourne beaucoup aussi bien en Belgique qu’à l’étranger et Dazibao car c’est mon projet qui me tient le plus à cœur et dont je m’occupe aussi à tous les niveaux, musical et management, ce qui prend beaucoup de temps. Crocadéon est le nom du duo que je forme avec Jonathan De Neck, et qui est devenu Dazibao avec l’arrivée de Karim Baggili. Blanchemandingue est le nom du groupe de percussionnistes avec qui je joue dans Afrolka.

Mais mon temps, je le partage aussi avec Camaxe, qui est un nouveau groupe de musique galicienne avec lequel nous venons de sortir un CD. On répète beaucoup et les concerts s’annoncent ! Et également avec Raphy Rafaël avec qui on part régulièrement en tournée en France ou Geneviève Laloy : super chanteuse pour les enfants avec qui on vient d’enregistrer un CD.

Knopf Quartet fait aussi partie des projets en cours. C’est tout nouveau et c’est un quatuor d’accordéons diatoniques. Mais pas un quatuor auquel on pourrait s’attendre. C’est une musique tout à fait originale composée par les membres du groupe. C’est entièrement écrit, c-à-d qu’il y a 4 voix pour accordéons écrites. Ça varie entre le jazz, le tango, la musique contemporaine, classique,… C’est vraiment quelque chose de nouveau pour moi !

Et puis beaucoup plus occasionnellement, je remplace Didier Laloy dans l’ensemble de Luc Pilartz et participe à des projets divers.

Q: Comment arrives-tu à jouer avec tant de gens (répétitions, concerts) ? Il y a d’abord une question de temps : peux-tu décrire ta semaine de travail typique ?

 

Halala, le temps ! Si on pouvait inventer une machine à allonger les journées, j’en serais la première utilisatrice !

Disons que tous ces groupes avec lesquels je joue ne tourne pas tous au même moment. certains sont en pleine effervescence, d’autres sont au repos,…

C’est clair que lorsque on joue avec plusieurs projets qui tournent, il arrive qu’on se retrouve avec plusieurs concerts sur la même soirée, et il faut bien choisir… Heureusement dans certains groupes ou j’ai un rôle moins « important », on a convenu dès le départ que je pourrais avoir une doublure en cas de problème !! Ce qu’il faut aussi, c’est connaître ses priorités. Dans mon cas, c’est clair que je vais favoriser Dazibao et je pense que c’est normal.

Sinon, au niveau des répétitions, ça s’enchaîne ! Il faut gérer…

Dans ma vie, une semaine typique n’existe pas ! Chaque semaine est totalement différente, entre nous, ça me plaît beaucoup ! Il n’y a rien qui est fixe. par exemple, je n’ai pas une répétition tel jour avec tel groupe chaque semaine. Même les cours d’accordéons, je les fixe avec mes élèves de semaine en semaine car je ne peux pas assurer chaque semaine le même horaire. Quelques jours en studio, quelques jours en concert à l’étranger,…

Mais en général, j’essaie de garder une journée et soirée ou deux par semaine pour donner cours. Puis il y a les répétitions la journée ou le soir, et les concerts le week-end. Et il faut savoir que quand on a un concert le soir, il faut souvent arriver sur place en fin d’après-midi, parfois c’est loin donc il faut partir en début d’après-midi de la maison, puis après le concert, on boit un petit verre, on papote un peu avec les gens et le temps de se mettre en route et de rentrer chez soi, il est très tard et donc le lendemain matin, il faut dormir tard pour récupérer.. Et quand les concerts s’enchaînent, le temps passe vite !

Et le temps, je le passe aussi beaucoup dans ma voiture ! Je vais bientôt connaître tous les recoins de la Belgique et battre le record des kilomètres roulés !

Dans tout ça, j’essaie de garder aussi quelques soirées pour ma vie privée… C’est essentiel pour moi de voir mes amis régulièrment et faire des pauses « hors musique ».

Q : Il y a aussi l’adaptation aux différents styles et aux répertoires : galicien, africain, flamenco, wallon, irlandais… C’est une autre Sophie Cavez qui joue dans chacun de ces groupes, ou bien y vois-tu des éléments communs, une certaine façon de jouer que tu appliques partout (consciemment ou non) ?

 

Quand j’aborde un répertoire, j’essaie de m’y adapter au mieux, mais c’est sûr que j’essaie aussi de lui donner un style qui est le mien. C’est ça qui est intéressant je pense. Et puis une fois que j’ai déouvert des choses intéressantes dans une sorte de répertoire, je les réapplique sûrement dans d’autres circonstances.

De toute façon, je suis un peu forcée de faire ça car je ne suis spécialiste d’aucun des styles mentionnés et d’aucun syle tout court. Je touche un peu à tout sans prétention. Je prends ce qui m’intéresse et qui me touche.

 

Q: Avec quels accordéons joues-tu : marque, modèle, genre de bois, tonalités, accordage ?. Sont-ils sonorisés (des micros à l’intérieur), et si ce n’est pas le cas que penses-tu de cette technique ? Chez qui fais-tu l’entretien ?

 

Mon accordéon est un Castagnari 3 rangs 18 basses en noyer, en sol-do et accordage demi-swing. Il sonne super ! Quand je l’ai commandé, j’avais la possibilité de faire mettre des micros à l’intérieur mais je n’ai pas voulu car je ne trouvais pas ça nécessaire.. En fait je ne m’imaginais pas que j’allais un jour jouer sur scène ! J’ai travaillé jusqu’il y a peu avec des AKG que l’on clipse sur l’accordéon (très facile et plus naturel) mais j’ai entendu il y a pas longtemps Wim Claes en concert et j’ai immédiatement flashé sur le son de ses basses. Elles sonnent vraiment très graves et puissantes. Je lui ai demandé ce qu’il emploie et en fait il a un système d’amplification intérieur. Du coup, je voulais vraiment ça aussi et je me suis offert le luxe d’un micro intérieur mais seulement pour les basses. C’est Iwein Jacobs qui me l’a installé et je suis vraiment très très contente. Dans certaines circonstances, c’est vraiment utile d’avoir des bonnes basses qui pêchent bien et avec un micro extérieur, tu n’y arrive pas si bien.

Je fais entretenir et accorder mon instrument chez Louis Spagna et Philippe Laporte qui sont vraiment super ! je ne sais pas ce que je ferais sans eux. Il m’est déjà arrivé de passer chez eux en urgence pour un problème de trou dans le soufflet et ils m’ont réparé ça tout de suite ! Car je n’ai qu’un seul instrument et c’est la cata quand il lui arrive quelque chose …

 

Q: Comment décrirais-tu ta manière de jouer : sur 1 rang ou en croisant dans quels cas; plutôt portée sur la mélodie, sur l’harmonie, sur les rythmes à la main droite, sur les ornementations, … ? Cela varie-t-il selon les groupes, selon les répertoires, ou simplement selon ton humeur ?

 

J’ai le défaut de jouer tout en croisé et surtout tout en tiré !!

Ce qui me plaît beaucoup ce sont les basses croisées. Il y a plein de choses à faire de ce côté-là. J’aime aussi exploiter des tonalités peu empruntées. Dans les morceaux que je compose, ces deux choses s’y retrouvent presque toujours ! Bien sûr les ornementations, je trouve ça très important, c’est ce qui fait la particularité de chaque musicien. J’aime aussi chercher une chouette grille d’accords sur une mélodie. Dans Dazibao, quand on travaille avec Jonathan (le 2ième accordéoniste), il trouve souvent directement une 2ième voix et moi des chouettes accords, on a chacun son truc !

Je ne pense pas que ça varie beaucoup selon les groupes. Simplement, il y a des groupes où je sais que je dois rester dans un certain style et ne pas trop m’en éloigner car ça n’aurait plus de cohérence avec le reste mais j’essaie quand même chaque fois de mettre ma petite touche surtout au niveau des ornementations…

 

Q: Quels accordéonistes t’ont-ils influencée, et avec qui as-tu suivi des stages ou des cours ?

 

Les accordéonistes qui m’ont énormément influencée sont Didier Laloy et Filippo Gambetta. Didier, pas besoin de le présenter… Si je joue maintenant de l’accordéon comme j’en joue, c’est grâce à lui ! J’ai appris tout en le regardant jouer ! J’ai vu 10 x Tref, 15x Trio Trad, 15x Panta Rhei,… Et chaque fois que je le vois je découvre encore des choses. Je ne le remercierai jamais assez !

Filippo Gambetta, c’est un jeune accordéoniste italien, ce qu’il fait me touche énormément. Il est très sensible et il a un jeu de basses extraordinaire. J’ai eu la chance d’aller chez lui en Italie, c’était formidable. Il a fait 2 CD que je connais par cœur. Il a un style très particulier qui m’a beaucoup influencée dans mes compositions.

J’ai appris l’accordéon toute seule comme une grande il y a 4- 5 ans. Je n’ai jamais eu l’occasion de suivre des cours. D’un côté je suis très contente car j’ai découvert l’instrument par moi-même, d’un autre côté, il me manque un peu de discipline que pourrait me donner un prof que je verrais régulièrement. J’ai suivi quelques stages avec Didier, Bruno Le Tron, François Heim et Jean-Michel Corgeron. Ces stages m’ont plutôt permis de découvrir des gens (c’est là que j’ai rencontré Jonathan) et de jouer ensemble avec d’autres accordéonistes.

 

Q: Comment se passent les répétitions, en particulier la mise au point des arrangements : quelqu’un s’amène-t-il avec un arrangement tout fait ?

 

Ca, ça dépend vraiment d’un groupe à l’autre.

Dans Dazibao, c’est Jonathan et moi qui composons. Donc j’arrive avec un morceau, j’ai une idée générale déjà de comment je l’imagine (au luth ou à la guitare, avec telle ou telle percussion, un solo, un break, une intro,…) puis on l’essaie ensemble et on trouve ensemble des idées, on voit ce qui sonne bien ou moins bien et on en fait ensemble un arrangement où chacun a sa place et son mot à dire.

Dans Camaxe, tout est composé et arrangé aussi mais j’ai une part de liberté dans l’interprétation et on a tous notre mot à dire dans l’adaptation live des arrangements (car on a d’abord enregistré le CD avant d’avoir fait un seul concert !)

Dans Urban Trad, tout est déjà composé et arrangé par Yves Barbieux. Je sais exactement ce que je dois jouer quand et comment. C’est très chouette car ça me permet de me concentrer vraiment sur le jeu et la technique.

 

Q: Parle-nous de tes compositions, notamment du flamenco-oriental dans Dazibao. Dans quelle ambiance, quels lieux composes-tu ? Qu’est-ce qui t’inspire (images, sentiments, couleurs d’un pays, …) ? Ecris-tu (en solfège) ta musique ?

 

Composer est quelque chose que j’adore faire, ça vient tout seul ! Mais le seul impératif, c’est d’avoir du temps. Car quand j’ai des mois chargés, j’ai tout le temps quelque chose à faire, revoir tel répertoire, préparer telle répétition, tel studio… et je ne peux pas me dire, « ok, maintenant, j’ai quelques heures, j’oublie tout et je m’amuse avec mon instrument ».

Mais quand le temps est là, je me pose tranquillement dans ma pièce et j’essaie des choses. Souvent je pense à des situations ou des personnes. Et d’ailleurs, chaque morceau a un titre et une petite histoire qui va avec. Et qu’on raconte en concert ! Dans Dazibao, c’est très influencé flamenco et oriental grâce à Karim qui apporte ce son-là. Ce qui me plaît, ce sont les mélanges.

J’ai un gros défaut, je ne connais rien du solfège ! Donc, je fais tout avec l’oreille… mais je compte bien apprendre un jour à lire la musique ! Quand j’aurai le temps …

 

Q: Que penses-tu de la scène « folk » actuellement en Belgique ? Et d’abord, est-ce que tu acceptes ce qualificatif « folk » pour la plupart de tes groupes ? (sinon, comment dirais-tu ?)

 

Pour moi la scène folk en Belgique est en pleine effervescence.. Il y a plein de choses qui se passent, des festivals, concerts et surtout j’ai l’impression que ça touche de plus en plus de gens. Je vois ça aussi par le nombre de personnes qui commencent l’accordéon ! C’est impressionnant…

Le qualificatif folk ne me dérange pas. En fait je pense qu’il n’y aura jamais de qualificatif précis pour la sorte de musique qu’on fait, donc il faut bien dire quelque chose.

 

Q: Comme tu habites à Leuven, vois-tu une différence entre la scène folk en Flandre, à Bruxelles, en Wallonie ?

 

Une énorme différence ! C’est simple, je ne joue pas beaucoup en Wallonie mais énormément en Flandre ! En Flandre, il existe des tas de petits clubs-cafés « folk » qui font une programmation très régulière (chaque week-end) comme par exemple, à Anvers : den Heksenketel, t’Ey, Espiral,.. A Gent : Trefpunt. A Bruxelles et alentours : Pata Negra, Tsmiske, De Schalmei,… Puis encore Dranouter, De Fagot,… Donc en tant que petit groupe, c’est facile de se produire sur des petites scènes et de se faire connaître. Les festivals folk en Flandre engagent aussi plus facilement des groupes comme nous. Avec Dazibao, on a déjà joué sur Dranouter folkfestival, Sfinks festival, Gooikoorts,…

En Wallonie, je ne connais pas de petits clubs de la sorte. Et il y a peu de festivals. Donc si on veut jouer, il faut directement viser les centres culturels. Et pour ça, c’est obligé d’être reconnu par la communauté française, ce qui n’est pas donné.

Au niveau des bals folks, il y a une différence notoire aussi. Quand je vais sur un bal en Wallonie, c’est souvent très traditionnel. En Flandre, il existe maintenant les boombals qui sont en plein essor. Il y a dans presque chaque ville estudiantine de Flandre des boombals qui sont organisés chaque mois et où le public est constitué en majorité de jeunes, étudiants. L’ambiance y est plus rock and roll, c’est beaucoup plus facile d’accès.

 

Q: Que penses-tu de : la danse (est-ce que tu danses des danses folk ou traditionnelles ? Est-ce que tu joues ou aimerais jouer pour la danse ?), les boombals, la « tradition » (par rapport aux métissages ou innovations qui l’ouvrent à un plus large public), et en particulier la musique traditionnelle wallonne (qui peut aussi être vue comme une source d’inspiration, des thèmes qui permettent de broder, de métisser, d’inventer) ?

 

La danse est quelque chose qui m’est pour le moment encore un peu inconnu. Je sais plus ou moins danser les danses comme les bourrées, scottish, cercle circasien, … mais sans plus. Mais c’est justement un de mes grands projets pour le moment ! J’ai décidé de m’y plonger et de créer un répertoire de bal. En fait je trouve ça super de jouer pour les danseurs, de les voir bouger sur ta musique et s’amuser. C’est quelque chose que je n’ai encore jamais vraiment fait jusqu’à présent car toutes les formations dans lesquelles je joue sont des programmes de concert. Et en fait ce n’est pas facile car ce que je veux faire, ce n’est pas reprendre des mélodies traditionnelles mais je veux tout composer moi même donc pour ça il faut vraiment savoir ce qui caractérise chaque danse et puis quand tu composes, tu es enfermé dans un rythme et des impulsions qui sont indispensables. Ca te met des barrières mais c’est ça qui est intéressant.

La tradition, heureusement qu’elle existe et que certains groupes continuent à la jouer ! Moi, ce n’est pas quelque chose qui m’attire énormément, je préfère innover ou métisser tout en m’inspirant de ces musiques qui existent déjà. Mais il faut que les deux se fassent et je crois que ça se fait, donc tout va bien !

Q: Que penses-tu du statut de l’artiste en Belgique ? Quel est ton statut exact, et quelles démarches adminsitratives as-tu dû entreprendre pour l’obtenir ? Est-ce que c’est vivable (rentable) en Belgique ?

 

Le statut d’artiste, je l’ai presque ! J’ai arrêté d’étudier (je faisais le droit à l’UCL) en septembre 2004 et donc à partir de ce moment-là, j’ai commencé à cotiser pour obtenir le statut et si tout va bien dans quelques mois, je devrais l’avoir. Les démarches administratives je les fais par Smart, société mutualiste pour artistes. Si c’est rentable en Belgique, je n’en suis pas sûre. Moi je m’en sors sans problème mais j’ai de la chance de jouer dans plusieurs formations qui tournent. Mais peut-être que dans quelques années, ce sera fini, ça on ne peut pas prévoir ! En tout cas, le statut de l’artiste donne une bonne aide car le principe est que si on ne travaille pas on reçoit le chômage donc si j’ai un mois creux sans contrat, j’ai une sécurité.

 

Q: Donnes-tu des cours privés et des stages, notamment à Borzée ? Sous quelle étiquette est-ce présenté (est-ce du folk ?) Quelle méthode suis-tu pour donner cours ?

 

Oui, je donne des cours particuliers. J’ai une quinzaine d’élèves et de temps à autres des stages. Il n’y a pas vraiment de méthode que je suis spécialement, j’essaie simplement de donner à mes élèves l’envie de jouer et les bases pour pouvoir se débrouiller tout seul. Mais une chose est sûre, je favorise l’apprentissage par oreille car je trouve ça essentiel, et puis c’est aussi comme ça que j’ai appris.. J’aime aussi apprendre des choses aux plus avancés, donner des conseils pour aller plus loin : les accords, les gammes, les ornementations, …

 

Q: quels sont tes projets pour cette année ?

 

Mon grand projet est le CD de Dazibao qui sort en septembre. Ça va me donner beaucoup de travail : enregistrement, mixage et tout ce qui va avec puis organiser la tournée de présentation du CD, chercher les dates, faire la promotion, …

Mon deuxième grand projet est de créer le répertoire pour le bal. Fin de l’année, je dois être prête !

 

(Interview paru dans le Canard Folk d’avril 2005)