par Gérard De Smaele

Voici quelques photos ramenées de ma récente visite à l’American Banjo Museum. Après avoir feuilleté le volumineux One Thousand and One Banjos / The Tsumura Collection (Kodansha International, 1993, 904 p.) [1], il ne restait plus qu’à se rendre à l’American Banjo Museum implanté depuis quelques années à Oklahoma City. Les deux collections s’étaient finalement ouvertes au banjo à cinq cordes. La plus importante de ceux-ci fut quant à elle constituée par James Bollman [2]. La chance fit qu’au moment de mon passage, une salle du musée lui était temporairement consacrée. Seuls les plus humbles instruments, tels que les home-made banjos de Frank Proffitt et autres mountain banjos, ainsi que nos nombreux luthiers contemporains sont ici quelque peu oubliés [3]. Nous voudrions cependant en souligner la signification toute particulière.

L’American Banjo Museum fut à sa création entièrement dédié au banjo dans le jazz et la musique de dance de l’entre deux guerres. Ce musée privé, créé à Guthrie (Oklahoma) en 1998 par Brady Hunt et l’industriel Jack Canine, sous le nom de National Four – String Banjo Hall of Fame Museum , est encore relativement jeune et nous réserve déjà pour le futur d’autres agréables surprises. www.americanbanjomuseum.com

[1] C’est un ouvrage exceptionnel, essentiellement consacré à cette prestigieuse collection de ténors et de plectrums des années 1920 et 1930. Avant sa dispersion partielle, la collection Tsumura dépassait les 1500 banjos. Une partie de cet ensemble fut remisée au Musée des instruments de musique de Hamamatsu (Japon) et contient entre autre ce qui subsiste de l’ex-collection Ruben Greene (Ruben Rubens). Ce dernier avait rassemblé quelques 600 banjos anglais, majoritairement datables du 19e siècle, dont le tout avait été acquis par le collectionneur japonais. Cette collection, malheureusement peu documentée, comprenait de précieux témoins du minstrel syle.

[2] Deux expositions s’y rapportent: Ring the Banjar! The Banjo in America from Folklore to Factory, présentée au MIT à Cambridge en 1984; et The Banjo: The People and Songs of America’s Folk Instrument, au National Heritage Museum (The Scottish Masonic Rite Museum), à Lexingtion (MA) en 2002. Voir aussi: Phil Gura and James Bollman, America’s Instrument: The Banjo in the Nineteenth Century, Chapel Hill / London, The University of North Carolina Press, 1999, 303 p.

[3] Voyez les Conversations with North American Banjo Builders de Craig Evans, une série de films disponibles chez Smithsonian-Folkways ; ainsi que: Richard Jones-Bamman, Building New Banjos for an Old-Time World, University of Illinois Press, 2017, 288 p.