Jeremy Pinera (batterie) et Laurent Leemans (guitare)

 

Interview réalisée par Marc Bauduin le 21/12/2010 suite à la sortie du quatrième cd « La vie sent quoi ? » du groupe folk-rock namurois, qui marque un gros changement de personnel. Les photos ont été prises par Daniel Rousselle lors du Cabar’Aische du 3/10/2010.

Q : Avec un texte percutant contre les bondieuseries, avec aussi pas mal de logos sur son site web, Ceili Moss est-il devenu un groupe militant, un peu comme Matmatah l’était ?

R : Pas vraiment, en tout cas ce n’est pas délibéré. Des textes me sont venus autour de ces thèmes, et ils n’engagent que moi. Il est vrai que j’ai toujours eu envie d’écrire sur ces sujets, mais j’étais aussi le premier à dire « la barbe ! » en pensant à des chansons engagées. Concernant « Fléau de Dieu », le premier morceau, je n’étais pas sûr que les autres membres du groupe suivraient, mais il n’y a pas eu de problème.

Q : Il y a eu récemment un important changement de personnel …

R : Oui, presque la moitié du groupe est partie. Cela s’est passé en bons termes, sans dispute. Jean-François Durdu , violoniste, avait besoin de beaucoup de temps pour Camping Sauvach. Michaël Goffioul, claviériste, a trouvé un job en Irlande. Et Benjamin Delforge, accordéoniste, après un congé sabbatique pour ses études, ne s’y retrouvait plus tout à fait; il joue actuellement dans la fanfare Jours de Fête (ex-Combo Belge). Trois musiciens nous ont rejoints. Matthieu Collard, violoniste et ami de Benjamin, vient d’un univers plutôt rock (Saliunca) et chanson française (Pandore Institut). Thibaud Misson, copain de notre batteur Jérémy Pinera, est contrebassiste et joue aussi dans Au Pied Levé, Trioptcha (balkanique) et Liquidation Band. Il vient du jazz manouche et amène une coloration différente, un groove qui nous manquait. Le troisième nouveau est Stéphane Jalhay, directeur de la Rock School à Namur et impliqué dans de très nombreux projets, guitariste lead acoustique et électrique. Il est très doué techniquement, et surtout il met sa virtuosité au service de la chanson, pas l’inverse. Ce n’a pas été facile de le trouver, nous avons dû auditionner beaucoup de gens suite à une annonce à la médiathèque de Namur. Et enfin, notre flûtiste Yves Van Elst s’est mis à la cornemyse.

Q : Comment définirais-tu votre genre actuel ? C’est toujours du folk-rock ?

R : Du folk-rock acoustique. Même s’il y a plus de chansons en français, mais je ne sais pas si ce sera encore le cas plus tard … Nous avons actuellement un son plus rock, plus groove, moins strictement folk même si le celtique est encore bien présent. Et comme les musiciens sont fortiches techniquement, nous pouvons nous permettre des arrangements plus élaborés.

Q : Comment se passe la création d’arrangements ?

R : C’est assez équitablement réparti. Quelqu’un vient avec une mélodie, une ligne d’accords, une ébauche, … et en général les arrangements se construisent collectivement. On fonctionne de manière démocratique, on accepte les idées de tous.

Q : Quelles sont les ambitions ? Des projets de tournée ?

R : Nous n’avons pas tellement envie de jouer plus, mais mieux. Nous avons tous un boulot et des enfants, donc se serait bien de se maintenir à une vingtaine de concerts par an. Ce serait intéressant de pouvoir monter dans l’affiche des festivals … et mon rêve, ce serait de jouer à l’Ancienne Belgique ! J’essaie actuellement de mettre sur pied une tournée dans le Benelux et le nord de la France – je suis chargé de la recherche de concerts et des contacts presse. Nous avons déjà joué deux fois aux Pays-Bas il y a bien longtemps, vers nos débuts, mais presque à perte avec un très faible cachet. On essaiera d’améliorer cela.

Q : Connais-tu votre public ? Y a-t-il des fans ?

R : Il y a une vingtaine de personnes qui nous suivent et nous envoient régulièrement des messages, cela fait très plaisir. Mais bon, nous ne sommes quand même pas très connus. Quand nous faisons partie d’un événement, c’est l’événement qui attire le monde, pas le groupe. Nous jouons en janvier à l’Espace Brassages, qui est une assez grande salle, ce sera un défi.

Q : Quel emploi faites-vous d’internet ?

R : Je suis assez accro à internet. Je l’utilise beaucoup, c’est très facile pour les contacts avec le public et les organisateurs, sans guère de contraintes. On peut y passer quelques minutes le matin, le midi ou le soir selon ses disponibilités, c’est quand même plus simple que téléphoner ou se déplacer. Nous n’employons pas Twitter (l’actualité ne serait probablement pas assez fournie), mais bien Facebook et MySpace, plutôt comme des portails pour présenter notre musique que comme des réseaux sociaux.

Q : Un dernier mot ?

R : Une petite pub pour notre flûtiste Yves Van Elst, dont le groupe Bartaba (de la chanson française à connotation folk) a sorti un cd « L’apprenti sorcier ». Le contact est www.myspace.com/bartaba1.

(interview parue dans le Canard Folk de février 201)1