LP “Etnische Muziek in België - Musique Ethnique en Belgique”

Voici ce que le livre “il y a Folklore et Folklore” (Michel Gheude et Richard Kalisz, éditions Vie Ouvrière) en dit en 1977 (pp.38-39) :


        Pour l’essentiel, il s’agit de folklore des Flandres. On y trouve des formes archaïques liées à des fêtes ou à des coutumes, des chants de travail, des ballades, des enfantines, des carillons et même des jeux populaires. Un livret très détaillé accompagne ce disque remarquable et l’introduction que donne Daems à son travail, bien qu’assez laconique, indique qu’une méthode différente a été employée dans l’approche du folklore : “On prétend souvent que le folklore et la musique populaire traditionnelle ne se trouvent plus en Belgique que sous forme d’objets de musée. Cet avis ne correspond pas à la réalité : il existe encore beaucoup de localités wallonnes et flamandes où les coutumes et les chants anciens, les danses et les contes sont restés vivants. Aborder l’homme, armé d’une documentation scientifique et d’un matériel d’enregistrement ultra-moderne, ne fournirait dans nos provinces qu’une moisson assez pauvre. Le peuple belge est plus renfermé, d’un accès plus difficile que celui des pays méditerranéens ou balkaniques. Les moyens auxiliaires et surtout le contact direct, sont cependant nécessaires à l’étude du folklore, de l’archéologie et de l’ethnologie, autant qu’à l’entretien des traditions. Dans nos contrées, l’ethnologue devra donc aborder la population en s’adaptant avec patience à son ambiance et en prenant soin de ne troubler en aucun cas l’ordonnance du complexe temps-moeurs-coutumes. Dans ces conditions, il peut espérer recueillir au cours des années une documentation musicale ethnique et originale importante”.

        Par son introduction et le disque publié, Hendrik Daems adresse une critique aux folkloristes qui n’effectuent pas de recherche sur le terrain, à Ernest Closson par exemple, qui n’a jamais collecté, dont les recueils sont élaborés à partir de sources écrites. Un démenti aussi, aux conceptions bien enracinées de la tradition vue comme une chose morte, un passé populaire sur lequel on peut disserter et s’attendrir. Si les documents de Daems sont d’une très grande qualité, il n’en demeure pas moins qu’ils ont été rassemblés dans le seul souci “ethnologique” et que la recherche s’est limitée au monde rural. C’est à Hubert Boone qu’il reviendra de poursuivre cette exploration et surtout de faire oeuvre créatrice.